Exotique Pristina

Un cireur de chaussures, un joueur de luth traditionnel, des marchands d'épis de maïs grillés, des jouets, des téléphones portables, des ceintures, des montres, des chips et du coca. Des frigos de bières au bord de la rue. Des restaurants, des cafés, des boutiques de gâteaux de mariage, des glaces.
Et des framboises en barquette. 50 cents les 200g.
Je m'assoie sur un banc.
Ça grouille de piétons boulevard Nëna Terezë comme de voitures rue Ramadami. C'est comme une petite rue de la République ou une grande rue Mercière. Mais c'est quand même un peu plus sympa. Un homme traverse la rue avec une pizza d'un diamètre impressionnant (je dirais 50 cm), une femme élégante porte des chaussettes résilles couleur chair avec ses talons, les vieux portent souvent un béret noir. Sous mes yeux un vieillard en trois pièces à carreaux, il traîne son parapluie comme une canne. Quelques jeans troués apparaissent dans la mode féminine. Un homme entouré de ses amis traverse la rue, ils marchent et parlent vivement. Il est pied-bot, il porte d'énormes chaussures noires. Ses pieds sont orientés à 90° à l'intérieur, pourtant sa démarche est souple.
J'ai mangé la moitié des framboises.
Une femme s'assoie à côté de moi sur le banc. Elle goût les framboises que je lui tends. Nous restons côte à côte et regardons les gens.
J'ai mangé toutes les framboises.
Elle me tend une boîte de chewing-gum à la menthe. Nous mâchons en cœur notre rencontre impossible. Filamenderit, merci en albanais. Mon deuxième mot.
Elle part et dit "ciao".

MM

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