troisième fable
Le vendeur de mouchoirs en papier est à l'ombre d'un arbre au pied du parc de l'université.
C'est un homme brun. Brun de soleil et de poussière, brun de cuir et de lin, brun aussi son carton dans la main. C'est une petite boîte, moins haute qu'une boîte à chaussures, plus petite qu'une caisse de fruit. Elle est pleine de paquets de mouchoirs en papier, bien rangés, organisés. Il tient son étal à une main et murmure aux passants. À l'ombre je ne le perçoit pas bien.
Il y a de nombreux vendeurs à sauvette à Pristina. Ils ne sont pas noirs, ils ne sont pas bengladais. Ils ne sont pas non plus poursuivit par la police*. Non, ce sont des kosovars très pauvres qui jouent leur subsistance dans la rue.
Il me parle en albanais, je tends l'oreille et m'approche un peu. Comprenant que je suis étrangère il dit simplement "change". La monnaie ici c'est la base de la survie. Une miche de pain coûte 20 cents, un transport en bus 40 cents, un café 50 cents, une canette de bière 80 cents.
Bleu blanc rose mon paquet de mouchoirs "Fresh Sensitive Tissues".
MM
*Depuis l'écriture de ce texte j'ai assisté à une scène déjà très commune à Rome ou à Paris : un homme range à toute vitesse ses jouets en plastiques dans un grand drap. Il est confus et inquiet. Un enfant fait le messager entre lui et un autre homme assis sur un banc à l'ombre de l'autre côté de rue. Il fait signe de partir, de se dépêcher. L'homme, l'enfant et le baluchon de jouets quittent la rue principale pour les recoins des rues perpendiculaires et cherchent à se cacher. Je poursuis sur la rue principale et croise quelques mètres plus loin un gros 4x4 blanc avec les insignes de la ville : "inspekcioni" en albanais. Sur la plage avant du véhicule une montagne de fusils en plastique.
Les deux hommes et l'enfant sont d'origine Rom ou gitane. L'homme au ballon à côté de moi maintenant semble l'être aussi. N'empêche que jusqu'à présent, alors que le centre ville est quadrillée par la police, ils n'avaient pas été inquiétés. Enfin, les vendeurs de mouchoirs, lunettes et téléphone ne sont pas menacés puisqu'ils n'ont pas bougé. Mais il ne sont pas Rom non plus.
C'est un homme brun. Brun de soleil et de poussière, brun de cuir et de lin, brun aussi son carton dans la main. C'est une petite boîte, moins haute qu'une boîte à chaussures, plus petite qu'une caisse de fruit. Elle est pleine de paquets de mouchoirs en papier, bien rangés, organisés. Il tient son étal à une main et murmure aux passants. À l'ombre je ne le perçoit pas bien.
Il y a de nombreux vendeurs à sauvette à Pristina. Ils ne sont pas noirs, ils ne sont pas bengladais. Ils ne sont pas non plus poursuivit par la police*. Non, ce sont des kosovars très pauvres qui jouent leur subsistance dans la rue.
Il me parle en albanais, je tends l'oreille et m'approche un peu. Comprenant que je suis étrangère il dit simplement "change". La monnaie ici c'est la base de la survie. Une miche de pain coûte 20 cents, un transport en bus 40 cents, un café 50 cents, une canette de bière 80 cents.
Bleu blanc rose mon paquet de mouchoirs "Fresh Sensitive Tissues".
MM
*Depuis l'écriture de ce texte j'ai assisté à une scène déjà très commune à Rome ou à Paris : un homme range à toute vitesse ses jouets en plastiques dans un grand drap. Il est confus et inquiet. Un enfant fait le messager entre lui et un autre homme assis sur un banc à l'ombre de l'autre côté de rue. Il fait signe de partir, de se dépêcher. L'homme, l'enfant et le baluchon de jouets quittent la rue principale pour les recoins des rues perpendiculaires et cherchent à se cacher. Je poursuis sur la rue principale et croise quelques mètres plus loin un gros 4x4 blanc avec les insignes de la ville : "inspekcioni" en albanais. Sur la plage avant du véhicule une montagne de fusils en plastique.
Les deux hommes et l'enfant sont d'origine Rom ou gitane. L'homme au ballon à côté de moi maintenant semble l'être aussi. N'empêche que jusqu'à présent, alors que le centre ville est quadrillée par la police, ils n'avaient pas été inquiétés. Enfin, les vendeurs de mouchoirs, lunettes et téléphone ne sont pas menacés puisqu'ils n'ont pas bougé. Mais il ne sont pas Rom non plus.
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